Vous ne le saviez pas encore ? Les poubelles sont à la mode ! Le zéro déchet, le sans plastique se développe et même le compostage est carrément hype. Tout comme les tendances durables et éthiques (vegan et sans cruauté, bio et naturel, sans huile de palme), le “mode de vie zéro déchets” fait couler beaucoup d’encre.

Mais qu’est-ce que le zéro déchet ? Quel est son objectif ?

La réponse simple c’est : ne rien envoyer à la décharge. Zéro. Nada. Walou.

Bien sûr, la réponse complète est bien plus complexe que cela car elle implique une redéfinition de la façon dont nous voyons nos ressources se transformer en déchets et vice-versa.

La philosophie du zéro déchet est beaucoup moins simple que “plastique = pas bien”. C’est pourquoi nous vous proposons de vous éclairer un peu sur le sujet et de vous aider à comprendre comment le zéro déchet va au-delà de votre choix d’acheter en gros.

Parlons donc des déchets et de la façon dont le principe du zéro déchet vise à les éliminer à la source.

ZÉRO DÉCHET : PASSÉ, PRÉSENT ET FUTUR

Malgré le fait que la tendance du zéro déchet soit relativement récente, ce n’est pas un concept nouveau. L’expression a (très probablement) été inventée par une société californienne, “Zero Waste Systems Inc”, et a été fondée (également très probablement) par le chimiste Paul Palmer dans les années 1970.

Mais nous sommes ici pour parler de l’avenir du Zéro Déchet, pas du passé. Si vous vous intéressez à l’histoire et à l’essor de l’initiative “zéro déchet”, cet article de Going Zero Waste est un bon complément d’information (en anglais).

Si nous nous tournons vers l’avenir, nous devons comprendre qu’il y a deux aspects au concept de zéro déchet : le côté pratique (qui traite davantage de nos actions en tant qu’individus/consommateurs) et le côté conceptuel (qui traite de la conception et de la fonction systémique).

La plupart des articles sur le zéro déchet que nous voyons dans la presse aujourd’hui traitent de l’aspect pratique. L’avenir de la planète, cependant, dépend de l’aspect conceptuel. Voyons un peu plus en quoi ils diffèrent.

EN PRATIQUE : LE ZÉRO DÉCHET COMME STYLE DE VIE

Bea Johnson et ses déchets annuels
Bea Johnson et ses déchets annuels
Crédit image Semaine européenne du développement durable

La ville de San Jose, en Californie, est celle qui résume le mieux le principe du zéro déchet dans la pratique des consommateurs :

“Zéro déchet implique un changement des habitudes de consommation, une gestion plus attentive des achats et une réutilisation maximale des matériaux en fin de vie”

Ville de San José, Californie – États-Unis

Ce qui est une façon éloquente de faire référence aux 5 R… Vous connaissez les 5 R ? Au cas où, voici un petit rappel.

Les 5 R du zéro déchet

Les 5 R ne sont pas un concept nouveau, bien que l’on attribue souvent à Bea Johnson de Zero Waste Home (devenue une référence mondiale sur le sujet) le fait de l’avoir présenté au public avec son résumé succinct (et accrocheur).

Les 5 R sont essentiellement l’ordre dans lequel il faut réduire les déchets. Considérez-les comme les plans A, B, C, D et E. Essayez de faire A. Si vous ne pouvez pas faire A, faites B. Si vous ne pouvez pas faire B, faites C, et ainsi de suite :

  1. Refuser : ce dont vous n’avez pas besoin (plastique à usage unique, sacs d’épicerie en plastique, rasoirs en plastique, tasses à café, etc.)
  2. Réduire : ce dont vous avez besoin (arrêtez d’acheter de nouveaux vêtements, réduisez la fréquence de vos lavages, n’utilisez pas toujours le dernier smartphone)
  3. Réutiliser : en achetant des objets d’occasion ou en les réutilisant (faire des économies pour les vêtements dont vous avez réellement besoin, faire un don au lieu de les jeter à la poubelle, réparer au lieu de les remplacer)
  4. Recycler : uniquement ce qui ne peut être éliminé par les trois premiers
  5. Composter (Rot en anglais) : ce qui reste (composter le compost !)

Dans un système idéal de zéro déchet, vous pouvez faire cela avec tout et indéfiniment.  Nous écrirons bientôt un article avec un nombre important d’astuces zéro déchet pour chacun des “R”.

Recyclage vs zéro déchet ?

Revenons un instant sur le recyclage.  Vous vous dites peut-être : “Mais je recycle tout le temps ! Cela ne compte-t-il pas comme une réduction de mes déchets ?”

Alors, pour être franc, non, ça ne compte pas beaucoup. Alors que le recyclage vise à gérer et à réduire les déchets, le zéro déchet vise à éliminer les déchets (ce qui implique plus que la simple mise en décharge physique des déchets).  Le recyclage n’est qu’un dernier recours du zéro déchet.

Malheureusement, le recyclage n’est tout simplement pas la solution environnementale que nous pensions tous qu’il était.  Il s’agit simplement d’un pansement qui cache une plaie purulente qui nous empoisonne tous. Désolé pour l’image, mais elle est abrupte, comme notre réalité. Et étant donné que le recyclage implique souvent un envoi des déchets à l’étranger, il fait souvent plus de mal que de bien.

La poubelle : un symbole de l’idéal individuel

Sur le plan pratique, le “zéro déchet” signifie que nous ne créons pas de déchets individuellement. Vous avez peut-être déjà vu ces minuscules poubelles contenant la production annuelle de déchets de certains ambassadeurs du zéro-déchet. C’est impressionnant et à vrai dire, un peu intimidant ! Pour nous tous ! Néanmoins, même si la marche peut sembler haute, cela prouve que l’on peut produire très peu de déchets si l’on transforme progressivement son mode de vie et ses habitudes.

La poubelle est un sujet de débat au sein de la communauté “zéro déchet” (parce que ne pas produire d’ordures ne veut pas dire qu’on ne produit pas de déchets). Elle symbolise malgré tout l’accent mis par le “zéro déchet” sur l’effort à fournir pour les produits que nous consommons. Après tout, si vous produisez moins d’ordures, vous produisez probablement moins d’autres formes de déchets aussi.

Au-delà du débat, chez Lomymi, nous encourageons le consumérisme conscient.  C’est-à-dire que nous informons et vous donnons les outils pour vivre en accord avec le côté pratique du zéro déchet.  Cela inclut des conseils de vie et des guides de produits pour les articles réutilisables ou les articles dans un emballage zéro déchet par exemple. Le but est que vous “soyez en accord” avec le contenu de votre poubelle.

Nos guides “zéro déchet” vous apprennent à vivre en respectant les contraintes des 5 R.  Par exemple :

Pour vous encourager à suivre les “5 R”, nous écrirons plusieurs guides et publierons des astuces. Et bien entendu, nous vous présenterons des codes promo et des bons plans proposés par des marques engagées dans le zéro déchet.

EN THÉORIE : LE ZÉRO DÉCHET COMME SOLUTION SYSTÉMIQUE AU PROBLÈME DES DÉCHETS

Système de production linéaire
Crédit d’image Groupe de recherche d’intérêt public américain (PIRG)

Malheureusement, limiter nos déchets personnels à de minuscules pots ne suffit pas, car la plupart des déchets se produisent bien avant que vous n’achetiez le produit. En fait, pour chaque bocal (ou poubelle ou benne) rempli de déchets, 87 autres proviennent de la fabrication de ces articles (!!!).

Le problème est bien plus important que de savoir si nous choisissons de porter du coton ou du nylon à titre individuel.

Cela dit, l’aspect conceptuel du zéro déchet offre une solution globale puissante au problème que nous, consommateurs ordinaires, ne pouvons pas influencer directement.

La définition la plus courante et la plus acceptée au niveau international de la vision à grande échelle du zéro déchet est celle de l’Alliance internationale Zéro Déchet. Selon sa dernière mise à jour, fin 2018, la définition de “zéro déchet” est la suivante :

“La conservation de toutes les ressources par une production, une consommation, une réutilisation et une récupération responsables des produits, des emballages et des matériaux sans combustion et sans rejet dans le sol, l’eau ou l’air qui menace l’environnement ou la santé humaine”.

Nous, consommateurs, pouvons faire autant de changements que nous voulons en aval de la production, le changement doit se faire en amont aussi, en s’attaquant à la source du problème (c’est-à-dire la conception du produit) : de jetable à réutilisable, de bon marché à durable, et de synthétique à organique. Le “Zéro déchet” y parvient en redéfinissant notre approche des ressources dans un modèle de production “du berceau au berceau”.

Du berceau au berceau et pas du berceau à la tombe

La société fonctionne actuellement via un train à sens unique : extraction => production => consommation => évacuation. Au bout de la chaîne, les produits sont jetés, pour ne plus jamais être utilisés (sauf dans la production de gaz à effet de serre). Dans ce cas, on est bien du berceau à la tombe.

Zéro déchet prend ce système de production industrielle linéaire et en fait un système cyclique, tout comme dans la nature elle-même. Pensez-y : rien dans la nature n’est un déchet. Littéralement, TOUT est réutilisé pour créer quelque chose de nouveau. C’est le Cycle de la vie dans le Roi Lion, vous vous rappelez ? 🙂 

Pour résumer, plutôt que de considérer les matériaux usagés comme des déchets à éliminer, les matériaux doivent être reconnus comme des ressources précieuses. Un tas de “déchets” représente une opportunité pour la communauté et l’économie, y compris des emplois et de nouveaux produits issus de matières premières.

En prenant les ressources mises au rebut et en les intégrant dans le système de production, nous pourrions de manière réaliste créer un système en boucle fermée.

Cela dit, tous les matériaux ne sont pas des ressources précieuses et n’offrent que peu de valeur de réutilisation (certains pourraient même s’avérer plus nocifs si l’on essayait de les réutiliser). Ces matériaux, comme les plastiques à base de pétrole, doivent être entièrement éliminés de la production dans un système “zéro déchet”.

Passer à un système zéro déchet
Crédit d’image Groupe de recherche d’intérêt public américain (PIRG)

Au-delà de l’individu

Pour que cela devienne une réalité, nous avons besoin d’un changement systémique, nous avons besoin de règles et de réglementations qui soutiennent la responsabilité des fabricants (à la fois dans l’extraction des ressources, la conception des produits et la production elle-même).

Nous avons également besoin d’une “infrastructure de récupération des ressources pour remplacer les décharges et les incinérateurs”. Si l’on considère le peu de municipalités qui proposent un compostage communautaire, on peut dire que nous échouons à ce niveau.

Certaines organisations, comme UL, s’efforcent d’aider les communautés, les entreprises et les industries à travailler à un modèle plus durable. Elles attribuent différents niveaux de certification en fonction du pourcentage de déchets qu’elles détournent des décharges. Le niveau supérieur, bien sûr, est le détournement à 100 % des déchets des décharges.

Alors que les communautés certifiées “zéro déchet” ont longtemps été limitées à des villes et des communautés plutôt petites, les grandes villes ont pris le relais.

POURQUOI PASSER AU ZÉRO DÉCHET ?

Zéro déchet, pourquoi y passer ?
Zéro déchet, pourquoi y passer ? Photo de Reynier Carl sur Unsplash

À présent, vous vous demandez peut-être : “Bon, après avoir lu tout ça, il me semble ma démarche individuelle de zéro-déchet soit une goutte d’eau dans l’océan par rapport à un changement systémique. Une seule personne peut-elle réellement faire la différence ?”

OUI !  Votre choix de Zéro Déchet est important ! OUI ! Tout ce que vous ferez en direction du zéro déchet compte !

Le but n’est vraiment pas que vous vous disiez que vos pots de vracs et vos sacs d’épicerie réutilisables ne servent à rien. Nous sommes bien entendu convaincus du contraire !

En effet, bien qu’en tant que consommateurs, nous n’avons que peu de contrôle sur l’industrie elle-même, nous avons le contrôle sur d’autres choses qui, en fin de compte, font avancer l’industrie. Nos petits choix individuels ont une influence sur la direction que l’industrie prendra.

Nos habitudes ont un impact direct sur l’avenir de la planète. Les marques que nous choisissons de soutenir et les produits que nous achetons informent les fabricants sur le type de produits à fabriquer.  Si nous n’achetons pas d’articles jetables et bon marché, ils cesseront de les fabriquer. Moins nous en achetons, moins il faudra en fabriquer à l’avenir.

Vous vous souvenez de la parabole de l’étoile de mer ou du colibri qui lutte contre l’incendie ? C’est vous et moi et tous les autres. Pour nos achats, nous votons chaque jour pour le genre de monde dans lequel nous voulons vivre, dans lequel nous voulons que les générations futures vivent.

Nous manquons de temps pour attendre que le système se modifie de lui-même.

La population croît de façon exponentielle, à tel point que l’ONU prédit que notre planète devra supporter un autre milliard d’humains dans dix ans seulement. Le problème est que la planète et ses ressources limitées ne peuvent tout simplement pas supporter cela, du moins pas au rythme actuel d’extraction des ressources naturelles.

Dans le même temps, nous produisons une quantité massive de déchets : 513kg par français et par an.

Pire encore, toute cette production excessive et ces déchets sont au cœur du changement climatique, pour lequel le zéro déchet est l’une des solutions les plus rapides, les plus faciles et les plus efficaces.

Le zéro déchet n’est plus optionnel, il est nécessaire, et cela commence par l’autonomisation des individus.  Choisissez des produits moins toxiques, plus durables, réutilisables et réparables et notre culture du jetable sera, espérons-le, la dernière chose qui finira dans une décharge.

COMMENT COMMENCER À ATTEINDRE L’OBJECTIF “ZÉRO DÉCHET” : 5 CHANGEMENTS FACILES ET EFFICACES

Contenant alimentaire zéro déchet
Contenant alimentaire zéro déchet
Photo de Markus Spiske sur Unsplash

Lorsqu’il s’agit d’acheter ce qui devrait être des consommables durables (par exemple, des articles ménagers, des appareils électroniques, des meubles, des vêtements), le premier réflexe à avoir est d’opter pour des biens d’occasion.

Pour tout ce que vous devez acheter neuf, visez des produits durables et de qualité, qui peuvent être facilement réparés, réutilisés et éventuellement (si nécessaire) recyclés.

  1. Bouteille d’eau réutilisable : Nous savons tous à quel point les bouteilles d’eau sont des déchets.  Pourtant, nous en achetons plus d’un million par minute, selon EcoWatch. Il suffit de dire non !
  2. Tasse à café réutilisable : Nous aimons le café sans culpabilité (qui reste chaud pendant des heures). En optant pour une tasse à café isolée en acier inoxydable, vous contribuerez à sauver 25 milliards de tasses en polystyrène qui sont jetées chaque année.  Vous économiserez également de l’argent, car de nombreuses stations-service et cafés proposent des réductions pour l’achat de votre propre tasse.
  3. Des couverts réutilisables : La quantité de déchets et de pollution créée par la vie des ustensiles en plastique est effrayante.  Évitez d’utiliser de nouveaux couverts en plastique à chaque fois que vous achetez un déjeuner en gardant avec vous un jeu de couverts en bambou ou en acier inoxydable.
  4. Sacs de courses réutilisables : Selon Ecowatch, un million de sacs en plastique sont utilisés chaque minute, bien que ce soit probablement le plastique le plus facile à refuser.  Emportez votre propre sac chaque fois que vous faites des courses. Il peut s’agir de pratiquement tous les sacs que vous avez à la maison.
  5. Contenants alimentaires réutilisables : De l’achat de produits alimentaires en vrac à la vente à emporter ou aux restes, vous pouvez économiser beaucoup de déchets avec de simple pots.

DERNIÈRES RÉFLEXIONS SUR CE QU’EST LE ZÉRO DÉCHET

Premier pas vers le zéro déchet, l'arrêt du plastique
Premier pas vers le zéro déchet, l’arrêt du plastique
Photo de Volodymyr Hryshchenko sur Unsplash

Naturellement, nous passons beaucoup de notre temps… non, rayez ça… TOUT notre temps chez Lomymi à discuter d’un mode de vie durable. Des produits de soins personnels aux voyages, en passant par le compostage, la mode, la technologie… vous voyez quoi !

Mais l’objectif “zéro déchet” est au cœur de tout ce que nous recherchons. C’est le concept sous-jacent qui est à l’origine d’une grande partie de nos changements de mode de vie et de nos habitudes.

Pour ceux qui sont nouveaux dans le jeu du zéro déchet, nous savons que cela peut sembler impressionnant, peut-être même écrasant. Mais il n’est pas nécessaire d’être parfait. Personne n’est parfait. Aussi cliché que cela puisse paraître, le zéro déchet est un chemin, un voyage, pas une destination. Et chaque voyage a ses aléas.  Le nôtre en a certainement !

De petits changements progressifs font la différence. La prise en compte d’un seul des changements ci-dessus fera une énorme différence, soyez-en convaincu.

Le zéro déchet, c’est l’avenir. Il doit l’être. Le monde ne se rétrécit pas, la croissance démographique va se poursuivre, nos ressources sont limitées et nous devons faire de cette planète un foyer durable pour tous. Et nous, en tant que consommateurs conscients, nous avons le pouvoir d’adopter un mode de vie qui contribuera à un avenir naturel, beau et durable.

Nous sommes très enthousiastes à l’idée que nous soyons tous ensemble dans ce voyage vers un mode de vie plus durable et sans déchets !

En attendant, faites-nous savoir dans les commentaires si vous avez des questions ou si vous avez des idées pour un mode de vie zéro déchet. Ensuite, aidez-nous à faire passer le mot sur les déchets en partageant cet article.  

Il est essentiel que le plus grand nombre possible de personnes changent la façon dont nous définissons les déchets. Le principe “zéro déchet” n’est pas seulement un moyen d’assurer un meilleur avenir à la planète. C’est un moyen d’avoir un avenir tout court.